Pis, moi ?
Je suis papa. Ok. C’est comme le nez dans la face. Ça fait 20 ans que j’en parle, que je l’écris et que je le blogue. Même moi, parfois, je me dis : « Reviens-en ! »
J’ai constaté rapidement que la paternité a ses limites. C’est-à-dire que tu n’es papa que lorsque les enfants sont présents. Bien sûr, le souci est permanent. Mais, il y a la vie après l’heure du dodo, lorsqu’ils sont jeunes, ou après leur départ, lorsqu’ils sont plus vieux. Le bon vieux Martin, lui ? Celui qui n’a pas à jouer le rôle du père, qui est-il ? Que fait-il ? Qui élève-t-il ? J’ai tant voulu être papa que ne plus l’être m’est impensable. De ne plus avoir de jeunes enfants est une étape difficile. Ne pas me sentir indispensable quotidiennement provoque un grand vide dans mon cœur.
Alors, n’est-ce pas le temps de faire plus avec moi-même ? N’est-ce pas le temps de mettre en branle tous les petits projets niaiseux que j’ai le goût de faire depuis toujours ? Pourquoi n’ai-je pas fait tous ces projets avant ? Est-ce que j’ai perdu du temps ? Est-ce que ma paternité a mal été planifiée ?
Un BON parent ou un BON parent efficace ?
Stop, monsieur Larocque ! Primo, la paternité se vit un jour à la fois. Tu apprends quotidienne-ment. Tu ne peux pas planifier tout. Tu ne sais pas quelle sorte d’enfant tu auras. Et, si tu n’as pas ceux dont tu rêvais, tu ne peux pas les déformer pour les remodeler selon ton bon vouloir. Alors, tu prends le temps de découvrir la bibitte que tu as. Pour ce qui est de l’amour… ben, ça arrive plus que naturellement ! Ne vous inquiétez pas. Ça, c’est réglé !
Et secundo, si je ne suis pas moi-même, mais une image d’un papa que j’imagine, il se pourrait que je ne me reconnaisse pas lorsque viendra le temps de me retrouver seul. On tente trop souvent de donner une image d’un bon parent ou d’un parent efficace comme dans les livres. On s’essouffle à attraper une image qui ne sera jamais la nôtre. La meilleure façon que j’ai eue d’aimer ma paternité et de me retrouver moins seul, lorsque la solitude parentale a commencé à se faire sentir, c’est d’avoir été le plus « Martin » possible. J’ai choisi d’être un « Martin papa », avec sa personnalité, ses projets, ses rêves, ses lubies, ses passions, ses défauts, ses peines, ses colères, ses pensées, ses désirs, ses drôles de tics, ses ignorances et ses connaissances, et de cette façon, d’être « moi » tout au long du parcours. Et, lorsque le parcours sera moins houleux, je ne me laisserai pas tomber face à un grand vide quotidien.
Point final !
Oh oui, peine il y aura, et peine il y a eu ! Mais, ça aussi, ça fait partie du package ! On fait des enfants pour leur donner la chance de vivre un jour leur vie ! Et non pas, pour en faire des meubles de maison.
Est-ce qu’on peut être soi-même et éduquer son enfant ? On le doit ! C’est une obligation ! Combien de fois l’aurai-je répété, que l’enfant apprend de qui vous êtes et non pas de ce que vous dites, ni de ce que vous avez créé comme image parentale. Il le sait très bien lorsque vous lui dites quelque chose à laquelle vous ne croyez pas. Alors, il apprend le mensonge et non pas la leçon que vous espériez lui faire entendre ! C’est maudit, hein ?
S’inspirer soi-même
Être soi est un concept assez flou, vous ne trouvez pas ? Ce que j’ai compris avec le temps, c’est que c’est une belle façon de ne pas se retrouver à se plaindre sur le temps qui passe vite, et combien on a perdu du temps précieux à être autre chose que soi. Être soi met soi de l’avant. On fait la promotion de soi face à soi. On s’inspire soi-même à être bien tous les jours. Et, avec notre travail de parent, à aller au bout de tous nos petits projets niaiseux aussi. Par le fait même, on réussit le meilleur travail de parent possible. ON DEVIENT INSPIRANT !
MARTIN LAROCQUE
Conférencier et auteur du livre Quand t'éduques, éduque.
Papa blogueur Nanny secours
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