Quand il faut se tourner vers un régime d'éviction
nutrition
Bébé est irritable, pleure intensément ou présente des symptômes digestifs, tels que douleurs au ventre, crampes, gaz, mucus ou sang dans les selles, régurgitations ou reflux. Votre professionnel de la santé vous recommande un régime d’éviction? Voici ce qu’il faut savoir!
Sachez qu’il est très important d’avoir reçu le diagnostic ou la recommandation de votre médecin avant de commencer ce genre de régime.
Allergie vs intolérance
Une allergie correspond à une réaction immunitaire démesurée, alors qu’une intolérance n’implique pas de réaction du système immunitaire. De plus, les intolérances sont habituellement associées aux sucres, tandis que les réactions allergiques sont, la plupart du temps, induites par des protéines.
Il existe deux types d’allergies : premièrement, l’allergie IgE-médiée dans laquelle il y a production d’anticorps IgE et qui est associée à des réactions cutanées, digestives et respiratoires ; deuxièmement, l’allergie de type non IgE-médiée qui est plutôt due à l’immaturité du système immunitaire et n’implique généralement que des symptômes digestifs.
À qui ce régime s’adresse-t-il ?
Ce type de régime s’adresse aux mamans qui allaitent et dont le bébé présente une allergie de type non IgE-médiée aux protéines du lait de vache. Si c’est votre cas, vous pouvez, en modifiant votre alimentation, poursuivre l’allaitement et soulager votre bébé.
Le régime d’éviction
N’oubliez pas que votre bébé est unique ; il n’y a donc pas de méthode universelle pour ce type de régime, d’où l’importance d’être bien entourée et conseillée par des professionnels (médecins, allergologues, nutritionnistes, infirmières). Ces derniers pourront vous aider à établir un plan de match selon les symptômes de votre bébé.
D’abord, on vous demandera de débuter par le retrait des protéines du lait de vache pour 2 à 3 semaines.
• Lait, crème
• Yogourt
• Fromage
• Beurre
• etc.
S’il y a persistance des symptômes, on pourra vous suggérer de retirer également les protéines de soya et éventuellement les traces de soya (lécithine et huile de soya).
• Fèves de soya, edamames
• Tofu, tempeh
• Boisson de soya
• Protéines de soya hydrolysées
• etc.
Dans certains cas, l’éviction des protéines bovines peut être nécessaire.
• Bœuf, veau, buffle, bison
• Gélatine pure ou d’origine inconnue
• etc.
Il ne s’agit là que des principales sources connues à éviter, mais plusieurs autres aliments, particulièrement les aliments transformés, pourraient contenir du lait, du soya et des protéines bovines et seraient à éliminer également de votre alimentation.
La réintroduction se fait selon les conseils de l’équipe traitante ; elle débute normalement par la protéine bovine (si elle avait été retirée), suivie des traces de soya, des sources concentrées de soya et, ensuite, des protéines de lait de vache.
Pendant combien de temps ?
Dans certains cas, la diminution des symptômes se fait ressentir dès 72 heures après le début du régime d’éviction. Mais, généralement, le régime d’éviction devra être suivi pour une période d’environ 2 à 4 semaines afin qu’on soit en mesure d’en valider l’efficacité. Si les symptômes de votre bébé persistent même après 4 à 6 semaines, consultez votre médecin.
Des risques à adopter ce régime ?
Les risques sont plutôt associés aux difficultés que pourrait rencontrer la maman face aux restrictions alimentaires : isolement, stress, anxiété, etc. Les risques de carence, particulièrement en calcium, vitamine D, protéines et énergie, sont à surveiller chez la maman qui se restreindrait trop ou qui n’aurait pas une alimentation équilibrée à la suite du retrait de certains aliments.
Et si c’était trop exigeant ?
Il est certain que l’allaitement exclusif jusqu’à six mois est recommandé, mais certaines mamans peuvent décider de donner des préparations commerciales adaptées à leur enfant, et cela est aussi bon. Avant de prendre votre décision ou pour être en mesure de mieux entamer le régime d’éviction sans trop d’embûches, voici quelques trucs.
- Lisez des témoignages de mamans qui ont fait le régime d’éviction.
- Parlez-en avec vos proches, amis, famille.
- Abonnez-vous à des groupes de soutien de mamans qui font le régime d’éviction.
- Consultez une nutritionniste.
- Faites des lectures fiables sur le sujet (plusieurs nutritionnistes présentent des outils et informations sur le sujet).
- Misez sur les aliments de base peu transformés (fruits, légumes, légumineuses, poisson, œufs, produits céréaliers à grains entiers, etc.)
- Évitez de vous mettre trop de pression.
- Laissez-vous du temps !
Quelques ressources spécialisées en nutrition
• Maman mange bien
• Nutritionnistes en pédiatrie
• NutriMini
Enfin, n’oubliez pas que l’allaitement est un moment privilégié avec votre bébé. Si poursuivre l’allaitement est réellement ce que vous désirez, mais que vous voyez le régime d’éviction comme un obstacle, n’hésitez pas à aller chercher de l’aide pour obtenir tout le soutien nécessaire.
Andrée-Ann Sirard Dt.P.
Nutritionniste-diététiste, membre de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec. Diplômée au baccalauréat en nutrition de l’Université de Montréal, elle pratique auprès d’une clientèle variée qui présente diverses problématiques (maladies chroniques, problèmes gastro-intestinaux, maladies cardiovasculaires, maladie cœliaque, allergies alimentaires, etc.).
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