Entrevue avec Étienne Boulay

"Je suis fier du papa que je suis devenu"

Papa de ­Livia, ­Anna et ­Luca, et ­beau-papa de ­Hayden, ­Étienne ­Boulay a pris quelques minutes dans son horaire chargé pour nous parler de sa vision de la paternité. Si l’animateur et ancien footballeur a gardé son cœur d’enfant, il fait aussi preuve d’une belle sagesse dont il fait bon s’inspirer !
 

Famille Etienne Boulay

©Élodie Desrochers - Magazine Moi Parent

As-tu toujours voulu avoir des enfants?
C’était comme un acquis que j’allais en avoir un jour. Souvent, on veut répéter ce qu’on a connu. J’ai eu une bonne famille, des parents qui sont toujours ensemble, une grande sœur. Mais ce n’était pas nécessairement une chose à laquelle je pensais sérieusement : j’étais surtout concentré sur le football ! C’est venu plus tard.

Qu’­est-ce qui a fait en sorte que tu as décidé de te lancer dans l’aventure?
On vieillit ! ­Quand on a l’impression qu’on est plus stable, qu’on est à une bonne place financièrement parlant, on fait le saut.

Comment te ­décrirais-tu comme papa?
Je pense que je suis un papa cool. J’ai gardé mon cœur d’enfant. Jusqu’à 30 ans, j’ai quand même gagné ma vie en courant après un ballon ! (rires) ­Toutefois, je suis assez strict. Le sport est un monde très rigide, avec des règles claires… ­Mais je suis quand même capable de jongler jouer avec tout ça. Et étonnamment, je suis aussi un papa poule. ­Peut-être en raison de mon bagage un peu wild… ­Je n’ai pas envie que mes enfants se fassent mal comme ça a pu m’arriver.

Y ­a-t-il un décalage entre le papa que tu voulais être et celui que tu es aujourd’hui?
Je pense que la partie où je dois accepter que ce n’est pas toujours exactement comme je le voudrais, c’est du côté du papa strict en moi, parce que ma blonde est tout le contraire ! ­Il faut être capable de mettre de l’eau dans son vin. Mais, honnêtement, je suis fier du papa que je suis devenu. Ça ne se fait pas tout seul. Maïka (Desnoyers, sa conjointe) est une maman extraordinaire et je crois qu’on a trouvé la bonne façon de gérer notre famille.

Quel genre de père ­as-tu eu?
Un papa présent ! ­Il ne parlait pas beaucoup, mais il était toujours là. Il assistait à tous mes matchs et il s’impliquait de toutes les façons possibles. J’ai eu un beau modèle.

Qu’­aimes-tu faire avec tes enfants?
Mon ­beau-fils, ­Hayden, et moi, nous nous rejoignons beaucoup par notre côté amateur de sports. Nous faisons des voyages pour aller voir des matchs de différentes équipes. Avec ­Anna, ça passe par le jeu et les activités sportives. J’ai perdu de vue plusieurs coéquipiers au fil des ans, mais parce qu’on a vécu ensemble des moments sur le terrain, on est liés pour la vie. Il est possible d’apprendre pas mal de choses sur quelqu’un en s’entraînant, en bougeant ensemble.

Qu’­aimes-tu dans ton rôle de père?
C’est ultravalorisant. C’est une dose d’amour inconditionnel. Il y a du beau, il y a du confrontant, mais en bout de ligne, c’est la plus belle aventure qui soit. C’est montrer à ses enfants de piger en nous ce qu’il y a de mieux et de laisser derrière ce qu’il y a de moins bon. Aider des petits humains à devenir grands et à avoir leur propre personnalité, c’est beau.

Quel est ton plus grand défi?
La gestion des petites chicanes : je ne sais jamais jusqu’où aider les enfants, où les laisser aller. Ce qui est difficile aussi, c’est de faire preuve de constance d’une journée à l’autre, peu importe notre niveau de stress ou d’énergie. J’essaie de leur apprendre que personne n’est parfait. Je suis capable de m’excuser auprès de mes enfants si je ne gère pas une situation aussi bien que j’aurais dû. Parfois, la partie la plus difficile, c’est d’avoir un coparent qui n’a pas le même bagage ou les mêmes valeurs que soi. Je pense entre autres à la discipline. Les enfants s’adaptent. Du moment qu’on les aime et qu’ils se sentent en sécurité, tout est gérable. Le défi est donc de s’entendre avec l’autre parent, mais si on arrive à communiquer dans le respect, tout se fait.

Y ­a-t-il une qualité que tu admires particulièrement chez ta conjointe?
Elle en a beaucoup ! ­Maïka, c’est comme si elle était née pour avoir des enfants ! ­Elle est tellement bonne, ultraprésente, sans que ce soit trop. Elle est capable de gérer toutes les situations. J’ai une carrière qui fait que je suis un peu de tout bord tout côté et, même quand je suis à la maison, parfois, je suis un peu ailleurs. Elle est le point d’ancrage de notre famille… et je suis chanceux que ce soit elle !

En devenant père, ­as-tu découvert des forces que tu avais en toi sans le savoir?
Je ne pense pas. Je suis devenu le papa que je souhaitais être. Mes enfants savent qu’ils peuvent se confier à moi. Ce n’est pas que je ne savais pas que je pouvais être un confident, c’est que je n’avais pas envisagé que je pouvais l’être pour des enfants aussi… J’ai toujours été à l’écoute de mes amis et collègues. J’ai ­peut-être une certaine intelligence émotionnelle, parce que j’ai vécu beaucoup de choses, et donc je suis capable de les comprendre. Je suis fier de ça.

Y ­a-t-il quelque chose que tu as appris sur le tas, mais que tu aurais aimé savoir avant d’être papa?
J’ai pas mal tout appris sur le tas ! ­Il y aurait ­peut-être le sens de l’organisation et de la préparation, je ne maîtrise toujours pas d’ailleurs ! ­Je me souviens des premiers temps, lorsque j’étais seul avec les enfants, où je partais sans rien apporter. Je devais m’arrêter sans cesse à la pharmacie pour acheter ce qu’il me manquait. Oups, des couches ! ­Oups, des lingettes ! ­Avec le temps, on allume ! ­Ma blonde se prépare quatre jours à l’avance, alors que je suis à la dernière minute près ! ­Moi, du moment que l’enfant est habillé et respire, tout est beau ! (rires) ­Il y a une grande valeur pour les enfants à voir toutes sortes de parents et à se rendre compte qu’on peut aller du point A au point B, mais en prenant ­peut-être un autre chemin… et ça se peut qu’il soit plus long ! (rires)

­Est-ce qu’il y a une phrase que tu répètes souvent à tes enfants?
Ah oui ! ­Je dois être « gossant » avec ça ! « ­Concentre-toi sur ce que tu contrôles. » ­Souvent, ils viennent me voir, il se passe quelque chose, et je leur dis : « ­As-tu de la pogne ­là-dessus ? ­Non ? ­Alors, mets ton énergie ailleurs ! »

Si on discutait avec tes enfants, que ­diraient-ils de toi ?
Je pense qu’ils savent que je les aime et que je veux ce qu’il y a de mieux pour eux, même si je peux être un peu intense. Je veux qu’ils optimisent leur talent, leur potentiel, qu’ils aient de bonnes valeurs. Ils savent que ça part d’une bonne intention.

Comment ­aimerais-tu qu’ils se souviennent de toi?
J’espère leur avoir donné le plus possible de chances de s’épanouir. Après les besoins de base, évidemment, ma job de parent, c’est de développer leur curiosité, qu’ils soient ouverts sur le monde et à tous les types d’humains sur la planète, pour qu’ils puissent essayer des affaires, découvrir ce qu’ils aiment et réaliser que papa a déployé tout ce qu’il pouvait pour leur permettre de trouver leur chemin.

L’émission radio ­On part ça d’même ! sera de retour cet automne sur les ondes de ­WKND 99,5.
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Étienne est cofondateur des breuvages Atypique.
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Andréanne Blanchard

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