Ne pas s'oublier lors d'une première grossesse

Grossesse

Dans moins de neuf mois, un nouvel être fera son arrivée dans votre vie. Il vous faut penser à plusieurs choses afin que tout soit prêt : la chambre de bébé, les vêtements, les couches, les suces, les biberons et j’en passe ! ­Une vraie course folle remplie d’obstacles, de hauts et de bas pendant laquelle vous n’avez qu’un objectif en tête : le bonheur de bébé. Pourtant, malgré cet objectif de haute importance, une autre personne dans le processus requiert de l’attention. Je parle bien sûr de la maman et, plus précisément, de son plancher pelvien ainsi que de son corps qui vivront de grands changements au cours de l’année. Voyons comment certains éléments peuvent être déjà mis en place afin de bien se préparer à l’accouchement, mais également à la suite des choses.

La préparation du plancher pelvien
Vous vous demandez peut-être ce qu’est le plancher pelvien, où il est et comment vous pouvez faire pour le préparer au jour J ?

Tout d’abord, le plancher pelvien est un ensemble de muscles s’étendant du pubis au coccyx et tapissant la partie inférieure du bassin sous forme de hamac. Ces muscles ont trois rôles principaux : retenir les urines, gaz et selles ; maintenir les viscères et aider à atteindre l’orgasme féminin. Lors de la grossesse, il est évident que le poids des viscères sera accentué par la présence du fœtus. Ceci pourrait avoir des conséquences, telles qu’un affaiblissement de la musculature causant des gaz, des fuites d’urine et de selles ou, encore, des descentes d’organes. En prévention, une des options est de commencer le renforcement de ces muscles dès la 20e semaine de grossesse. Il est donc faux de penser que le travail de ces muscles aura un impact négatif, bien au contraire ! Attention à l’exercice du « stop pipi » qui n’est plus recommandé. En effet, cet exercice ne permet pas une vidange de la vessie adéquate et pourrait avoir des répercussions plus tard.

Un autre aspect primordial dans la préparation du plancher pelvien est l’étirement et le massage des muscles tapissant l’intérieur de la paroi vaginale. Ces exercices à commencer dès la 34e semaine de grossesse permettent de réduire l’importance des traumatismes périnéaux, tels que les déchirures du 3e et 4e degré ou la nécessité d’effectuer une épisiotomie, ainsi que de diminuer les douleurs survenant jusqu’à trois mois à la suite de l’accouchement.

Un mode de vie adapté à la grossesse
Plusieurs femmes ont des désagréments durant la grossesse, comme la constipation. Il est bien sûr important d’avoir un apport en eau et en fibres suffisant afin de ramollir les selles et de permettre une vidange sans douleur et sans effort pour ne pas affaiblir le plancher pelvien. Saviez-vous cependant que le positionnement à la toilette peut lui aussi diminuer les irritants ? En effet, il y a un angle normal entre le rectum et l’anus qui empêche les selles de s’écouler normalement. Il y a donc deux façons de réduire cet angle et de faciliter la sortie des selles. La première est de se pencher vers l’avant (coudes sur les cuisses) et la deuxième consiste à surélever ses pieds à l’aide d’un petit banc d’une hauteur d’environ six pouces.

De plus, lors d’une grossesse, les femmes ne devraient pas s’asseoir directement à partir d’une position couchée sur le dos, mais plutôt passer par le côté. En effet, cette technique permet de diminuer la surcharge sur les abdominaux superficiels et, ainsi, de réduire les risques de diastase, c’est-à-dire la séparation des grands droits.

Que faire avec ma cicatrice interne ?
Finalement, pendant un accouchement, il n’est pas rare que des femmes subissent des déchirures. Il pourrait aussi y avoir une épisiotomie, c’est-à-dire une incision artificielle pratiquée avant la naissance de bébé offrant une ouverture plus large si le médecin le juge nécessaire. Les déchirures sont de 4 différents degrés. Si vous pensez à l’espace entre le vagin et l’anus, le 1er degré se rend jusqu’au 1/4 de cette distance, le 2e degré se rend jusqu’à la moitié et parfois un peu plus loin. Les 3e et 4e degrés, dont l’importance est réduite par les massages et étirements anténataux, peuvent se rendre tous deux jusqu’à l’anus. Cependant, le 4e degré est de plus haute importance par la largeur et la profondeur de la déchirure.

À la suite de l’accouchement, la déchirure est suturée et prendra environ deux semaines avant de se refermer complètement. Il deviendra par la suite primordial d’effectuer un travail au niveau de la cicatrice afin d’en optimiser la guérison. Vous pourrez donc à partir de la 3e semaine commencer des massages et des étirements postnatals. Ceux-ci permettront une guérison optimale en plus d’assurer une absence de douleur à long terme ainsi qu’une récupération des tissus efficace. Quant à la césarienne, le travail de la cicatrice pourra commencer à partir de la 4e semaine.

Conclusion
En somme, la grossesse permet à la femme de prendre conscience de l’importance des muscles du plancher pelvien : ils doivent être forts et souples afin de faciliter le passage de bébé et d’assurer une récupération optimale postnatale. De plus, cette période est idéale pour revoir les habitudes de vie et adopter une posture adéquate. Finalement, malgré l’absence de douleur, une cicatrice se doit d’être massée en vue de redonner la souplesse aux -muscles du plancher pelvien.

Une évaluation et un suivi par un professionnel qualifié sont aussi recommandés chez la femme enceinte de son premier enfant pour lui offrir un programme d’exercices adapté à sa condition.

Jessy Bisaillon M. Sc. Physiothérapeute
www.centrevaxa.ca

Par ­Jessy ­Bisaillon

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