Mon enfant ne veut pas aller dormir!
Cette saison estivale a été différente de celle de l’an dernier puisque nous avons retrouvé en grande partie notre façon de vivre habituelle ! Nous en avons profité : les baignades en soirée, les soupers tardifs, les siestes écourtées (voire inexistantes parfois), les retours à la maison bien après le coucher du soleil… Nous voudrions tous que ces jours de vacances et de congé se poursuivent toute l’année… surtout les enfants. Le retour à la routine de sommeil ? Pas facile !
Après de longs moments en famille, le retour à la vie d’automne (rentrée à la garderie, changement de groupe, d’éducatrices, etc.) apporte son lot de défis. Le plus exigeant est souvent le rituel du coucher qui change, en étant plus court, plus accéléré et plus hâtif.
Certains enfants s’y adaptent bien, comme certains adultes, heureux de retrouver une routine familière, tandis que d’autres vont résister, chigner, négocier pour avoir plus de temps avant l’ultime câlin annonçant le dodo de nuit. C’est comme si les enfants « savent » qu’il est plus tôt qu’à l’habitude. Détrompez-vous, ils n’ont pas la notion du temps. En fait, il est aussi difficile pour les parents de revenir à un mode de vie moins relaxe. On leur trouve plein d’excuses, à nos p’tits loups, pour retarder l’heure du coucher, en retournant maintes fois leur dire que c’est l’heure du coucher parce qu’ils tournent dans leur lit sans trouver le sommeil ou qu’ils nous appellent pour mille et une raisons.
Voici les 3 situations les plus fréquentes au retour des vacances :
Il conteste
Même si votre enfant ne connaît pas l’heure, il n’est pas dupe. Son niveau de fatigue et votre niveau d’énergie le tiennent « informé » par son ressenti. Même avant le repas du soir, il chigne, s’obstine, se débat, pleure pour tout et rien : il témoigne de sa fatigue et de son ressenti (on est moins patient, tolérant et on manque de temps). Comment surmonter le défi ? Nommez ce qu’il ressent et gardez votre calme. Plus facile à dire qu’à faire, on en convient. Expérimentez tout de même ; vous verrez l’impact positif. Par exemple « Je sais, Léa-Kim, tu es fatiguée et tu voudrais continuer de jouer. Donne-moi la main, nous allons à l’étage préparer ton bain » ou encore « Oh ! Il y a de grosses larmes de fatigue sur ton visage, Zack, ça fait du bien de pleurer ! Viens, on va aller mettre ton pyjama. » C’est étonnant comment un enfant peut accepter une consigne, juste parce qu’il se sent entendu. Il est tentant de nommer ce qu’on ressent soi-même (par exemple : « Là, maman est fatiguée, c’était sa première journée de travail après deux belles semaines de vacances ! Tu ne vas pas commencer à pleurer et à crier ! »), mais c’est le meilleur moyen de perdre son calme, et sachez que vos états d’âme, votre enfant... s’en fout complètement ! Il n’y a que ce qu’il vit qui compte à ses yeux.
Il vous rappelle
Une fois bordés pour la nuit, les plus créatifs, ayant le langage développé, vont rappeler leur parent et demander 1001 choses qu’ils ont déjà reçues (un énième câlin, une troisième histoire, un autre bisou, etc.) ou déjà effectuées (un autre pipi, un caca surprise, un doudou à placer spécifiquement, etc.). Pour contourner leur créativité, utiliser un tableau imagé de la routine du dodo vous assurera de penser à tout avant de quitter la pièce*. Bien entendu, il faudra aussi aviser votre petit chéri que, même s’il choisit de vous rappeler, en criant ou même en pleurant, vous comprendrez sa frustration, mais continuerez à vaquer à vos occupations. Les premières minutes sont parfois intenses, mais rapidement, il saisira qu’il vaut mieux dormir.
Il se relève
Il arrive aussi que des bébés et des enfants qui s’endormaient dans un temps raisonnable (soit entre 10 et 20 minutes) mettent parfois plus d’une heure à s’endormir. Que se passe-t-il ? Ils sont tout simplement trop fatigués : une agitation intérieure les empêche de se laisser aller à l’appel du sommeil. Les coucher plus tôt – un bon 60 minutes – quelques soirs d’affilée peut avoir un impact significatif sur cette durée d’endormissement ; en étant moins fatigué, le corps est moins stressé, et la détente favorisant l’endormissement s’installe plus rapidement. Tant que bébé est dans un lit à barreaux, tout va bien. Cependant, le lit de transition ou le lit de grand donne à votre enfant la liberté de se relever s’il ne trouve pas le sommeil dans le délai habituel. Le ramener aussi souvent que nécessaire en lui disant d’un ton ferme que c’est dodo l’amènera à céder au sommeil. Pour les plus audacieux qui continuent de se relever, il faut parfois limiter les déplacements avec une barrière de sécurité à l’entrée de la porte de chambre afin de rendre votre message limpide : c’est l’heure du dodo !
Quelle que soit la situation qui se présente, votre constance, votre persévérance et la cohérence de vos actions feront en sorte de voir à nouveau votre enfant bien dormir dès la troisième nuit.
Bon sommeil !
Brigitte Langevin
www.brigittelangevin.com